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Le rhododendron Babylon fleurit généralement à la fin du mois d'avril ou au début de mai dans le Finistère.
C'est un hybride puissant qui demande quelques années avant de fleurir abondamment.
Babylon dans le Finistère. |
D'après le "The International Rhododendron Register and Checklist" il a été enregistré en 1955 par son obtenteur G. Reuthe, pépiniériste anglais.
C'est un hybride F1 entre le R. calophytum var. calophytum et le R. praevernum.
A part leur floraison se produisant sensiblement à la même époque, je me demande ce que recherchait ou espérait Reuthe en croisant deux espèces appartenant à la même sous-section et ne présentant pas de différences notables.
Voyez vous-même :
R. calophytum var. calophytum
calophytum dans le Finistère. |
R. praevernum
praevernum : photo de Garth Wedemire. |
Il était donc logique que l'hybride obtenu, le rhododendron Babylon, affiche sensiblement le même aspect.
Babylone dans le Finistere. |
Inflorescence du rhododendron Babylon.
Babylone dans le Finistere. |
Le rhododendron Babylon possède les mêmes stries rouges extérieures que le R. calophytum var. calophytum.
Babylone dans le Finistere. |
Il y a cependant un mystère soulevé par des Américains : le rhododendron Babylon est légèrement parfumé, hors ni le R. calophytum var. calophytum, ni le R. praevernum ne sont parfumés.
D'où provient alors ce parfum ?
Les Américains sont arrivés à la conclusion qu'il y avait trois scénarios possibles pour la parenté :
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Status quo : l'hybride a été correctement enregistré et sa parenté est bien R. calophytum var. calophytum par R. praevernum.
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Etant donné que les fleurs sont parfumées, la parenté pourrait être : R. calophytum var. calophytum par R. fortunei.
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Une membre de la RHS possède un R. calophytum var. calophytum qui est parfumé. Elle suggère donc que Reuthe peut avoir utilisé un R. calophytum var. calophytum parfumé pour son hybridation.
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La Nature nous révèle souvent des surprises.
J'ai donc pris ma loupe d'enquêteur et j'ai cherché des indices qui feraient pencher la balance vers une des trois hypothèses. Pour cela il me fallait examiner les "entrailles" de la bête et j'ai pris cette photo de l'ovaire de Babylon.
Babylone dans le Finistere. |
De très nombreuses glandes couvrent cet ovaire or Davidian écrit au sujet du R. calophytum var. calophytum (page 182) 'ovary glabrous, eglandular' et exactement la même chose (page 186) au sujet du R. praevernum.
Ovaire du R. calophytum var. calophytum
R. calophytum dans le Finistere. |
La conclusion s'impose : génétiquement le R. Babylon ne peut posséder de glandes si ses parents sont le R. calophytum var. calophytum et le R. praevernum.
Par contre les glandes et le parfum font pencher la balance en faveur de l'hypothèse n°2 => R. calophytum var. calophytum par R. fortunei.
Ovaire du R. fortunei
R. fortunei dans le Finistere. |
Il est impossible avec les connaissances actuelles, de certifier que le R. fortunei est le père du rhododendron Babylon, par contre on peut affirmer que la parenté enregistrée : R. calophytum var. calophytum par R. praevernum est FAUSSE.
BIBLIOGRAPHIE.
Sauf autre nom spécifié, photos et texte de Marc Colombel
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